mercredi 20 mars 2013
ANDERSON DOVILAS, ENCORE PLUS UNE VOIX MAIS UNE POESIE
Le choléra ou le génocide de la paysannerie haïtienne.
Pour comprendre l'origine et la raison d'être de cette épidémie de choléra en Haïti, il faut reconstituer certains événements de l'année 2010.
ANDERSON DOVILAS.,
Né à Port-au-Prince (Haïti), ce jeune auteur de 27 ans a publié en France et au Canada. Il est poète mais aussi auteur dramatique et comédien, organisateur, au sein d’une association d’étudiants, de spectacles de rue à travers son pays meurtri, dans un but éducatif et social où il faut le découvrir à travers son texte portant le nom de
Assonance:
Si la nuit vous arrive
Comme un poème étouffé de rhum
Et que l’horizon devient fragile
A l’image d’un paradoxe de la forme
N’oubliez surtout pas que la plume
Sert à balancer l’équation du sang
Et si la pluie jumelait les larmes
Pour une terre de semence inépuisable
Avec la faim, la soif
Préoccupation d’une péripétie romanesque
On saurait écrire demain en pied de page
Comme une couronne de fleur sur les paragraphes
Je vous écris depuis un séisme polyglotte
L’avalanche des consonnes rouillées
Dans la gesticulation du temps
Il est sans doute un mauvais métier
L’amour des césures
Quand les regards autocollants
D’une issue de vertige
Plane au dessus des phrases
Un moment à sécher
Et si par l’audace de l’esthétique
Les jours vous arrivent
De printemps chauves
Faites vous une note de chanson
A mettre au nid
Pour vous grossir la mémoire
Avec la musique on n’est jamais seul
Soit un quartier d’azur
A museler de morceau d’encre
Soit le crépuscule paie des voyages
Comme une parole de bon à dire
De toute évidence
La vie nous arrose
A bavard
Et à muet d’espace.
Anderson Dovilas est né à Port-au-Prince le 2 juillet 1985, un an avant la chute de la dictature des Duvalier qui persécutait sa famille. Quand il est élève au Lycée Antênor Firmin, il rencontre la poésie comme punition à ses turbulences pendant les heures de cours. Depuis lors, il trouve son plaisir dans le devenir des mots. Il est membre de l'Atelier Création Marcel Gilbert de la Bibliothèque Justin Lhérisson de Carrefour où la poésie dépasse les barrières institutionnelles. Anderson Dovilas est sans doute l'un des plus grands poètes de sa génération avec des métaphores infinies.
Anderson Dovilas illustre avec bonheur le renouveau de la littérature haïtienne. Il possède la force et la tendresse de son âge. Le courage et la volonté sont ses armes, auxquelles s'ajoute le charme pimenté d'un goût de vivre qui lui attire toutes les sympathies.
C'est un poète qui distille ses émotions au fil des métaphores, mais il est aussi homme d'action, engagé politiquement. Intégré dans le milieu associatif, il est celui qui va de l'avant et ne renonce jamais, surmontant ses nostalgies et ses déchirements.
Anderson Dovilas appartient à cette génération qui relève les défis majeurs d'un siècle où la nature devient démente non moins que les hommes. En réponse au désarroi où se trouve plongé son pays, il crée en 2010 Sosyete Powèt Kreyolofòn (la Société des Poètes Créolophones) qui est à elle seule toute une philosophie. Elle a pour but de donner au public haïtien, dès le plus jeune âge, l'amour de l'écriture et de la lecture, à partir de la langue maternelle, pérennisant l'histoire et les croyances qui cimentent un peuple, et faisant rayonner le créole dans le cadre de diverses activités culturelles.
Les mots d'Anderson Dovilas sont sculptés dans le marbre de l'idéal, et modelés par les mouvances du cœur :
Il fait le temps de reprendre
Ton nom sous mes draps
Parce qu'il fait un temps de brise à modeler
Sur les toits d'une chanson en terre cuite
(extrait de Mon Pays, rien de luxe)
Anderson Dovilas dovilasanderson@yahoo.fr
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