Economie

HAITI- Économie : Modernisation de l’économie haïtienne Jeudi, Wilson Laleau, le Ministre du Commerce et de l’Industrie (MCI), a procédé au lancement des opérations de traitement des données du recensement des entreprises, à la présentation de certains services du Ministère disponibles en ligne, pour faciliter l’entrepreneuriat en Haïti et au lancement du Service d’Appui aux Entreprises (SAE) qui visent à renforcer et améliorer la place des PME haïtiennes dans la création de richesses, de valeurs ajoutées et d’emplois décents. Le SAE fonctionnera à la fois dans les directions départementales du Ministère, ainsi que dans les Chambres de Commerce et d’Industrie en région. Après une mise en contexte de la situation en Haïti qui a fait ressortir les faiblesses de l’économie haïtienne concernant : l’accès aux Marchés local et International ; l’accès au système financier ; les connaissances en gestion, comptabilité et fiscalité d’entreprises ; la lourdeur bureaucratique pour la création d’une ou la formalisation d’une entreprise et le peu de contribution dans la création de richesse et d’emplois décents, le Ministère de l’Industrie et du Commerce a souligné que les Services d’Appui aux Entreprises (SAE) sont un élément essentiel de la politique de création d’emplois, alors que 200,000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail. Extrait de l’intervention du Ministre du Commerce Wilson Laleau : « Depuis une vingtaine d’années, le pays est comme pris dans un piège qui semble inextricable, et où les questions de la vie chère l’emportent sur les préoccupations de création de richesses, donc de génération de revenus et de création d’emplois décents et durables, dans les débats de société [...] [...] Aujourd’hui, le problème réel pour Haïti, c’est le chômage, c’est la faiblesse ou l’inexistence de revenus. Des maux qui font que même si les prix des biens étaient réduits à leur plus simple expression, la plupart des gens continueraient à avoir des difficultés à se les procurer. Il faut donc aborder la question différemment et résolument. C’est le sens de l’engagement pris par le Président de la République pour changer la vie en Haïti. Parce qu’il est clair qu’une vraie politique de revenus et de création d’emplois n’est pas exactement équivalente à une politique de lutte contre la vie chère, dont l’une des principales explications est justement la rareté des biens et la faiblesse de la production. Pour vous donner une idée de l’ampleur du problème auquel est confronté l’économie haïtienne et des efforts à faire pour la relever, permettez que je me réfère à quelques informations tirées des résultats partiels et préliminaires du recensement des entreprises. Ces résultats pour 5 Départements tels que Centre, Nord, Nord-Est, Ouest et Sud confirment en effet que le secteur privé haïtien est très faiblement capitalisé. 93% des entreprises dans ces Départements sont des entreprises individuelles, spécialisées à 75% dans l’achat et revente de produits avec un pic de 89% dans le Plateau Central. Moins de 8% des entreprises recensées dans ces départements travaillent dans la transformation de matières premières, le tourisme, l’artisanat utilitaire, etc. On comprend toute la difficulté de cette économie à mobiliser du capital pour des investissements productifs. Les formes modernes du capitalisme ne sont pas encore très usitées. Moins de 1% sont des sociétés anonymes. C’est une économie qui a du mal à assurer sa mutation d’une économie d’endettement à une économie des capitaux. Pour régler durablement ce problème, le Ministère du Commerce et de l’Industrie s’est engagé sur une série d’actions de nature à accompagner la réalisation des objectifs de campagne du Président de la République, et des engagements du Premier Ministre dans sa déclaration de politique générale. Sans négliger l’importance d’assurer une maîtrise de l’évolution des prix dans l’économie, il s’agit de donner la priorité aux actions qui permettent de revaloriser les actifs des gens, pour créer de la richesse et des emplois de qualité. On peut citer sans prétendre à l’exhaustivité, ces actions et initiatives : Le recensement des entreprises sur l’ensemble du territoire ; La réforme du droit des affaires, pour permettre, par exemple, à un jeune qui a des idées, quelle que soit son origine sociale, de pouvoir se lancer. Dans cette perspective, environ 15 lois et les exposés des motifs de 19 accords et conventions internationales ont été soumis par le Ministère, pour intégrer l’agenda législatif de cette session parlementaire ; La réforme des structures d’appui : création du CDEE et des Services d’appui aux entreprises dans les Directions départementales, pour amener le service au plus près du citoyen. Le Ministère dispose, pour le moment, de 5 Directions Départementales. Elles seront renforcées, en attendant de créer les autres dans les Départements du Sud-Est, du Nord-Ouest, des Nippes, du Nord-Est et de l’Ouest. Dans ces Départements, le Service d’appui aux entreprises sera lancé au niveau des Chambres de Commerce Départementales ; Le Lancement, par le Ministère des Finances, depuis plus de trois mois du programme PPP par lequel l’Etat s’engage, en se donnant les moyens, à prendre des participations dans des projets d’investissement qu’il juge stratégiques par leurs impacts positifs sur la croissance et sur l’emploi. C’est dans ce cadre que s’inscrit le programme de développement des Micro-parcs industriels qui seront lancés sur le modèle des sociétés anonymes mixtes (SAM) répartis sur les 42 arrondissements de la République en fonction des potentialités économiques des zones ; Le lancement, le 22 Février prochain, en partenariat avec un ensemble d’universités du pays et les Chambres de Commerce, du Programme d’Encadrement et de Promotion de l’Innovation qui permettra aux jeunes porteurs de projets de trouver un encadrement de l’Etat pour se lancer ; La simplification des procédures permettant de réduire les délais pour l’incorporation d’une société anonyme. La conception d’un dispositif d’assurance-crédit d’exportation pour permettre aux PME, contraintes de vendre en cash, de trouver des garanties pour pouvoir se lancer dans la recherche de marchés à l’extérieur. Voilà, de façon très résumée, les grandes dispositions prises par le MCI pour accompagner la modernisation de l’économie haïtienne. Une façon de permettre au Ministère de se concentrer sur son vrai métier qui est celui d’encadrer et promouvoir le développement du secteur privé. C’est par cette voie, et seulement par elle, que dans une économie de marché l’Etat peut créer, de manière durable, les conditions de croissance et de relèvement du niveau de vie des citoyens. Les Directions Départementales seront renforcées afin que ces différentes fonctions puissent être exercées valablement au niveau des régions [...] Nous sommes vraiment à la croisée des chemins. Je veux vous dire que le Gouvernement comprend son rôle comme celui d’un facilitateur, d’accompagnateur, et d’encadreur d’initiatives du secteur privé et de la société civile [...] » En savoir plus sur le recensement : Nombre d’emplois dans les Petites et Moyennes Entreprises (1-20 employés) : Agriculture 39%, Industrie 11 %, Commerce 30%, Service 20% qui occupe 2,819,178 emplois Nombre d’entreprises recensée par département : Artibonite 8,713 ; Centre 4,679 ; Grand’Anse 2,837 ; Nord 15,276 ; Nord-Est 5,364 ; Nord-Ouest 2,115 ; Nippes 1,007 ; Ouest 13,915 ; Sud 10,534 ; Sud-Est 2,507

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